La polyandrie en Afrique: l’exemple des Bashilele au Congo

créé par sandrine-Ehop

La polyandrie n’est pas un phénomène inconnu à la culture africaine. En effet, il existe des peuples qui l’ont pratiquée sur le continent, à divers degrés à l’exemple des Bashilele. Les Bashilele (ou Leele), également connus sous le nom de Usilele, sont un groupe ethnique bantou étroitement lié au peuple Kuba en République démocratique du Congo. Ils vivent traditionnellement dans la région du fleuve Kasaï, mais depuis les années 1950, beaucoup ont migré vers Kinshasa

Le contexte social chez les Bashilele.

Les Bashilele vivent dans le Kasai occidental au Congo RDC. On dénombre à nos jours près de 400 000 Bashilele vivants dans des villages de 100 à 1500 personnes environ organisés par clans ou classes. Les personnes qui appartiennent à la même génération sont appelées Kumbu.  Un Kumbu regroupe les personnes nées dans un espace de 5 ans. Chaque kumbu a une appellation spécifique et a un espace cultivable et un tam-tam. Ces divisions par classe permet les membres puissent se reconnaitre mutuellement lors des cérémonies et même hors de leur village. Les membres d’un Kumbu sont mutuellement appelés Mbayi ou ami et pratique souvent un sport de lutte appelle Mikata.

Dans cette communauté africaine, il existe plusieurs formes de mariages : le mariage monogamique et le mariage collectif.

La polyandrie chez les Bashilele

L’unité est essentielle chez les Lele en raison du type de polyandrie pratiquée dans le village. Les Lele appellent une femme polyandre hohombe, ou ngalababola, qui signifie « femme du village ». Il est à noter qu’une femme Lele sur dix environ devient femme de village. Les autres sont pour la plupart dans des mariages polygames.

Anthropologue, Mary Douglas a donné une compréhension approfondie de qui est une femme de village parmi le peuple Lele. D’après ses analyses, le mariage collectif chez les Bashilele est étonnant dans la manière de se produire.

Une jeune fille est soit capturée de force, soit séduite ou emmenée comme réfugiée, soit fiancée dès l’enfance. Elle est initialement mariée à plusieurs hommes d’un Kumbu qui peuvent ou non avoir déjà d’autres femmes.

Durant le processus de polyandrie, la femme est traitée avec d’honneur

Une fois ceci fait, elle est interdite d’exercer toute activité usuelle de femme pendant une longue période pouvant aller jusqu’à 2 ans. Pendant cette période, ses futurs maris s’occupent entièrement de ses besoins ; elle mange la nourriture envoyée à ses maris par leurs mères ou leurs épouses Les hommes et les femmes ne mangent pas ensemble mais pendant sa lune de miel, la femme du village peut manger avec ses maris. Ces hommes rivalisent d’efforts pour la séduire.

Pendant cette période, elle couche avec un homme différent dans sa hutte toutes les deux nuits mais tout homme du village a le droit d’avoir des relations avec elle pendant la journée.

Au bout de ces deux ans qui servent à réunir les éléments pour la dot de la femme, les hommes se présentent devant le kumbu des grands-parents paternels de la fille.

À la fin de la lune de miel, elle se voit attribuer un nombre limité de maris, parfois jusqu’à cinq. Elle vit avec ces hommes, cuisine pour eux et entretient des relations avec eux dans sa maison. Bien que ses maris puissent réclamer des dommages-intérêts à tout homme qui couche avec elle dans sa hutte, elle est disponible pour le reste du village lorsqu’elle est à l’extérieur de chez elle.

Avec le temps, la femme du village a le pouvoir d’éliminer les maris de son ménage et peut le faire jusqu’à ce qu’elle en ait deux ou trois. Cette initiative ne vient pas toujours d’elle. Par exemple, un homme se querelle, ou est jaloux, ou épouse une femme qui est jalouse, et pour ces raisons ou pour des raisons similaires, sort ses affaires de sa maison.

Les Lele sont matrilinéaires

Les Bashilele est une société matriarcale. Les enfants appartiennent à la famille de la mère, même si le père est connu. Un enfant de la femme du village est appelé mwanababola, c’est-à-dire enfant du village car il appartient à tous les hommes. Un enfant peut avoir un ou deux papas qu’il présentera si on lui demande qui est le père. Ils sont généralement des hommes qui ont été des pères sociaux. Le clan dans son ensemble sera responsable de payer la dot des futures épouses au nom des fils de l’épouse du clan.

La pratique de la polyandrie a une fonction sociale dans cette tribu. La femme collective doit organiser la paix entre membres de Kumbu, régler les disputes. Cette pratique avait été instituée à une époque où les femmes manquaient dans la société Bashilele et on ne pouvait laisser les jeunes hommes d’un Kumbu célibataires. De l’autre côté, le mariage collectif s’accompagne d’un certain nombre d’interdits matrimoniaux pour la femme également.

Voilà en substance la pratique de la polyandrie chez les Bashilele et le contexte dans lequel il se produit.

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DÉCLARATION UNESCO

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